Les images, fixes ou animées, circulent extrêmement vite depuis la globalisation de l'Internet. Tellement vite que personne, même pas les plateformes des réseaux sociaux, n'est à même de s'assurer de leur authenticité. Tout le monde manipule les images, pour leur faire dire ce qui nous arrange : cela commence avec le sourire sur la photo d'anniversaire et cela culmine avec l'ajout de quelques missiles dans les défilés des dictatures. Seulement, jusqu'à récemment, la manipulation était artisanale et aisément repérable, elle était malaisée à produire et nécessitait un effort conséquent.

Ce n'est plus le cas et nous sommes entrés dans l'ère de la falsification à grande échelle, où les outils d'intelligence artificielle peuvent remplacer automatiquement les traits biométriques d'une personne par une autre tout au long d'une vidéo et sont suffisamment crédibles pour que tout le monde en soit trompé. Or les images portent des messages puissants et sont à même de convaincre des foules et de défaire des pouvoirs. La falsification digitale des images est donc devenue un enjeu de démocratie, ce que nos dirigeants ont clairement identifié. Comment lutter contre ces falsifications ? En retournant ces technologies d'intelligence artificielle et en les utilisant au contraire pour repérer automatiquement, au cours de leur circulation, les manipulations des images.